Le grattoir à vaisselle

 » C’était en 2013, un dimanche matin de juin, le 16 exactement. Après une soirée anniversaire d’une amie, chez elle, j’avais sympathisé avec une de ses connaissances. Il avait tenu à me raccompagner chez moi, soit disant que ce n’est pas sécurisant pour une femme de rentrer seule au petit matin… J’avais accepté. Je n’aurais pas dû. Pourtant lors de la soirée, il ne s’était rien passé entre nous, il ne me semble pas avoir été ambiguë avec lui et je n’avais pas la sensation qu’il était lui aussi. Mais finalement, peut-être que lui a cru que j’étais intéressée… Arrivés devant chez moi, j’ai bien vu qu’il ne voulait pas que je le laisse, sans cesse il rebondissait sur un sujet de conversation. Il devait être vers les 8h. J’avais un repas de famille le midi. Il fallait absolument que je dorme quelques heures. J’ai fini par le lui faire comprendre. En se faisant la bise sur les joues, il me demande si je suis d’accord pour qu’il puisse profiter de mes toilettes avant de partir. Evidemment, je n’y vois pas d’inconvénient… peut-être que j’étais trop naïve… Dès qu’on entre dans mon appartement, je lui montre les toilettes. Il y va. Je l’entends uriner. Il ressort et me demande la salle de bain pour se laver les mains. Je lui indique la porte et il se lave les mains. Rien dans sa personnalité, dans sa gestuelle, dans sa façon de me parler ne m’a interpellée. Il était comme il avait été tout le long de la soirée, sympathique. Il s’essuie les mains sur son jean, sort de la salle de bain et me remercie en souriant et me dit « Bon, je te refais une bise pour te souhaiter une bonne journée et une bonne nuit et je file ». Je m’approche de lui sans aucune inquiétude. Il met ses mains sur mes épaules, me fait la bise sur la joue gauche, et va sur la joue droite. En fait il ne va pas jusqu’à la joue. Il arrête sa bouche devant la mienne, ramène brusquement mes épaules vers lui, nos bouches s’écrasent l’une sur l’autre, il essaye de rentrer sa langue, je secoue ma tête en lui criant « Non, je veux pas. Que fais-tu ? Arrête Non Arrête », je me débats comme je peux. Il ne me lâche pas, il me prend par le cou et me soulève. Il serre tellement que je n’arrivais plus à respirer. Son regard était devenu très agressif, sa bouche était toujours collée à la mienne, il me dit « tu veux vivre ! tu veux vivre ?, arrête de crier, arrête de bouger ». Je me souviens lui avoir répondu « oui d’accord oui oui ». Il lâcha le cou, et se mit à embrasser et lécher tout mon visage violemment, il a descendu mon pantalon, ses doigts ont fait le reste. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me débattais plus, j’avais tellement peur que j’ai fini par laisser faire, je fermais les yeux et je pleurais. Je pensais à mes parents, à ma sœur et à mon petit frère. J’avais peur de ne plus les revoir. Je pense que j’étais résignée à y passer. Et puis ce fut comme un gros coup de poignard qui me pénétra et ensuite des coups de marteau toujours plus vites, toujours plus forts. De suite j’ai su qu’il irait jusqu’à l’éjaculation. Avant de se relever, il m’a de nouveau menacée de mort. Il est parti de suite. J’ai mis du temps à me relever. J’étais en pleurs, perdue, traumatisée. Je sentais son sperme couler entre mes cuisses. J’ai couru vers l’évier de ma cuisine, je n’ai même pas réfléchi que j’ai pris le grattoir à vaisselle qui était crasseux et huileux et j’ai gratté, j’ai gratté, gratté, gratté mon vagin, à l’extérieur et à l’intérieur, c’était en quelque sorte un deuxième viol. J’ai tellement gratté violemment que j’ai fini par saigner, me faire saigner. Le grattoir était devenu tout rouge. Je voyais le sang couler, je continuais à me faire très mal, à gratter comme une hystérique. De toute façon, je n’étais plus moi-même, mon obsession était de retirer la moindre goutte de sa pourriture de sperme, qu’il n’en reste rien. J’ai fini par m’écrouler sur le carrelage… Je ne sais pas encore aujourd’hui si je m’en suis vraiment relevée. Je ne sais pas si je m’en relèverais vraiment un jour. La preuve, depuis, je ne possède plus de grattoir. Quand j’en vois un, cela me rappelle tout ça. Il m’est impossible d’en prendre un dans mes mains. Je sais, c’est con. Et puis j’ai toujours du mal à en parler. Parfois je me fais violence et j’ose, parfois, je me renferme. Mais j’espère réussir à vivre sereinement avec cette blessure qui sera toujours en moi, mais derrière moi. J’y travaille et je suis bien entourée. Oui j’y crois ! « 

(Anne V., témoignage du 23/10/2015)

En panne ! En panne d’inspiration.

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En panne ! En panne d’inspiration. Tous ces mots qui ne veulent pas sortir, qui stagnent dans mes pensées, qui finissent par me torturer l’esprit, qui hantent ma raison, qui me provoquent tous mes maux… Ils me rendent dingue, d’une folie que même les mots les plus forts en deviennent impuissants, les mots les plus sages en deviennent agressifs !

La maltraitance infantile

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En France, 100 000 enfants, plus ou moins, sont en danger, dont 1/4 subissent une maltraitance extrême. Chaque jour, deux enfants meurent sous les coups de leurs parents.
Une association qui œuvre en faveur des enfants maltraités :
http://www.enfance-et-partage.org/

(Mise en scène avec Eléa, Isabelle Franques et Dan Buster’s, avec l’aide de Choupi-val Azema-chouillet et Vanessa Flore Madec)